Posté le : 7 juillet 2014, 13:01.
L'E3 de cette année n'a pas été dédié aux gros jeux attendus par presque tous les joueurs, il a également permis de découvrir beaucoup de jeux indépendants, dont This War of Mine, le jeu qui nous intéresse ici.
Il s'agit d'un jeu de guerre, mais d'un genre particulier puisqu'il propose d'incarner non pas les militaires, mais la population civile. La ville est fictive (et générée aléatoirement), bien que le jeu dans son ensemble soit inspiré par la guerre de Bosnie-Herzégovine.
On incarne donc un groupe de survivants, et le but est d'emmener au moins un civil jusqu'à la fin de la guerre. La durée de cette dernière n'est d'ailleurs indiquée nulle part (et est aléatoire), puisqu'en temps de conflit, la population n'est pas au courant du temps restant avant la fin.
Le joueur commence dans un abri avec quatre personnages. Durant la journée, il doit organiser ce qu'ils feront une fois la nuit venue : dormir, partir chercher des ressources, monter la garde. Il doit également s'occuper des survivants en mauvaise posture, mais nous y reviendrons.
La nuit, le joueur doit sélectionner le personnage qui peut sortir pour aller chercher des ressources. Il peut donc aller visiter d'autres abris pour récupérer de la nourriture, des médicaments, des couvertures, etc. Mais ces abris sont souvent occupés. La compétence du personnage est alors importante pour savoir comment l'aborder : on peut tenter de voler discrètement ou y aller de manière plus bourrine par exemple. On peut également tenter de se faire des alliés et les ramener dans son abri plus tard. Mais il faudra, quoi qu'il en soit, voler à un moment ou à un autre, voire tuer si les PNJ commencent à se défendre. Et c'est là que le jeu se complique, et révèle sa difficulté, car, oui, le jeu est difficile et arriver vivant au bout du conflit va s'avérer laborieux. En effet, si notre personnage doit tuer quelqu'un alors qu'il n'y est pas habitué, il va déprimer. Dans cet état, il ne voudra plus rien faire : il ne sortira pas, il n'essaiera pas d'améliorer l'abri, il n'aidera pas ses camarades. Il faut donc le laisser dormir, si possible sur un lit, en attendant qu'il aille mieux. Mais si par malheur c'est le seul personnage capable de sortir car les autres sont trop jeunes, malades ou affamés, le joueur se dirige alors vers une mort certaine.
Pour revenir sur les combats, le personnage peut se battre à main nus, mais il peut aussi avoir des armes, blanches ou pas. Son inventaire est toutefois limité (il dépend du type de personnage et du sac qu'il porte), et porter une arme signifie ramener moins de ressources à l'abri.
Tout repose donc sur ce fragile équilibre : réussir à garder au moins un personnage en forme suffisante pour pouvoir sortir chercher des médicaments et de la nourriture, et pouvoir améliorer l'abri de façon à ce que les autres se sentent mieux. Avec quatre personnages, la tâche s'avère délicate. Avec plus, elle l'est encore plus puisqu'il faut encore plus de ressources.
Mais si le jeu nous a autant frappés, ce n'est pas uniquement pour son principe novateur, son gameplay simple et complet, sa touche artistique indéniable ou sa difficulté bienvenue en ces temps de simplification. Non, c'est aussi par son propos sérieux et définitivement adressé aux adultes. par exemple, le joueur doit constamment faire des choix : tuer un innocent (qui doit également s'occuper de son groupe d'enfants et de personnes âgées) ou simplement lui voler ses biens au risque de se faire attaquer, donner la dernière ration à sa femme ou à sa mère, soigner avec un bandage ou avec le dernier médicament, etc.
le jeu met également mal à l'aise par moments. Le développeur faisant la démonstration nous a d'ailleurs expliqué qu'ils ne cherchaient pas un jeu amusant, mais un jeu qui donne envie de jouer malgré tout. Après une petite demi-heure passée dessus, l'effet est assurément garanti et il nous tarde d'être au deuxième trimestre 2014 pour pouvoir mettre la main sur ce jeu pour l'instant exclusif au PC.